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qlklege041




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Daniel Voguet. En premier lieu, des départements peuplés, en majorité, de descendants d'esclaves, sont aujourd'hui rattachés à la France. Leurs populations [url=http://www.getconversational.com]www.getconversational.com[/url] sont logiquement intéressées par cette histoire. D'autre part, ces événements, qui se sont prolongés pendant plusieurs siècles, ont eu des incidences primordiales sur le développement de l'économie européenne, en particulier de l'économie fran?aise. Des industries entières ont pu commencer à se développer gr?ce à la traite négrière : les armes, le textile, la construction navale, etc. Surtout, la traite et le commerce triangulaire ont permis l'accumulation de capitaux qui, combinée à d'autres facteurs, a contribué à l'émergence et au développement de l'économie capitaliste. Les conséquences, pour l'Afrique, sont difficilement mesurables. Mais il est évident que ce continent a été saigné de ses habitants pendant plusieurs siècles. Les razzias, le trafic, relayés par des Africains, ont contribué à la désorganisation du continent et empêché, ainsi, la mise en place d'?tats modernes.


Entretien croisé avec Daniel Voguet, président de l'Association des descendants d'esclaves noirs et leurs amis (ADEN), et [url=http://www.achbanker.com/home.php]hollister france[/url] Max-Jean Zins, chercheur au CNRS, organisateurs du colloque.

Max-Jean Zins. L'Afrique est la première victime de la traite. Organiser ce colloque dans ce continent nous paraissait donc aller de soi. Il y a eu, aussi, une rencontre avec la municipalité de Gorée, par la possibilité, qui nous a été offerte, de jumeler le colloque avec le Festival de la diaspora noire. Le soutien de [url=http://www.maximoupgrade.com/hot.php]hollister[/url] cette municipalité, engagée dans un travail de mémoire, [url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]peuterey[/url] est une dimension importante. Avec ce soutien, est venu celui de l'Institut de Gorée, dirigé par le Sud-Africain et ancien militant anti-apartheid Breyten Breytenbach.
t-elle d'une nouvelle vigueur des recherches sur la traite et l'esclavage sur le continent africain ?
Max-Jean Zins. Prenons l'exemple de Cuba, une ?le où l'esclavage a été considérable. Cuba a une histoire spécifique, en particulier depuis 1959. Le fait que cette ?le se soit libérée d'un certain nombre de tutelles fut à la source d'une fierté nationale qui a positionné les descendants d'esclaves de fa?on singulière. Le fait d'assumer cette nouvelle histoire cubaine a permis de dépasser un certain nombre de souffrances identitaires. La situation est complètement différente pour la Guadeloupe. Un Guadeloupéen est un Fran?ais, d'origine africaine, qui vit dans les Cara?bes. Son histoire n'est pas la même que celle d'un Cubain. [url=http://www.bankonco.com/hollister.php]hollister[/url] Elle n'a pas abouti à l'indépendance de la Guadeloupe. Les questions, de ce fait, se posent de fa?on tout à fait différente. Ha?ti, Saint-Domingue ou encore les ?tats-Unis ou le Brésil constituent, de la même manière, des cas singuliers. D'où l'intérêt de croiser les approches de chercheurs appartenant à différents continents.
Daniel Voguet. Je le pense. Cette cohérence a un nom : la recherche du profit. On continue, aujourd'hui, à piller l'Afrique, sous des formes plus sophistiquées, mais qui reposent sur le même moteur, le même critère : celui de l'exploitation, de la domination, au nom de cette recherche du profit. C'est un système qui n'a pas en son centre, dans sa raison d'être, le développement des êtres humains.

Le discours actuel sur le ? refus de la repentance ?, qui rencontre un certain écho dans l'opinion publique, marque-t-il une [url=http://www.par5club.com/louboutin.php]louboutin pas cher[/url] rupture avec le mouvement de reconnaissance qui s'est traduit par le vote de la loi Taubira et par l'institution de la journée du 10 mai, dédiée à la mémoire de la traite de l'esclavage et de ses abolitions ?

Daniel Voguet. Nous ne sommes pas pour la repentance. Ce concept, religieux, est complètement étranger à notre démarche. Notre problème n'est pas de nous repentir, mais de savoir ce qui s'est passé. C'est primordial. Ne serait-ce que pour combattre le racisme.
Entretien réalisé par Rosa Moussaoui



La participation de chercheurs sénégalais et béninois témoigne-

Quelles sont les différences d'approche de cette histoire entre les différentes aires géographiques ?





D'autre part, les justifications idéologiques de l'esclavage, distillées par l'?glise et certains ? savants ? ont, jusqu'à ce jour, des conséquences. Pendant des siècles, on a expliqué aux Fran?ais, par l'intermédiaire de ceux qui étaient censés détenir la vérité religieuse ou scientifique, que les Noirs étaient des êtres ? inférieurs ?. Sur le plan juridique, cette idéologie a trouvé [url=http://www.1855sacramento.com/moncler.php]piumini moncler[/url] sa traduction dans le Code noir, qui définissait les Noirs comme des ? biens meubles ? ! Cette histoire n'est pas sans rapport, je crois, avec la pérennité, aujourd'hui, d'une idéologie raciste. Ce poison empêche l'ensemble des Fran?ais de vivre dans la fraternité, la liberté et l'égalité, qui sont les fondements de la république.

Pourquoi tenir cette rencontre sur [url=http://www.gotprintsigns.com/monclerpascher/]doudoune moncler pas cher[/url] le continent africain ?
Max-Jean Zins. C'est en confrontant les points de vue sur un objet précis que l'on peut approcher de la vérité historique. [url=http://www.1855sacramento.com/woolrich.php]woolrich[/url] Croiser les appréciations différentes nous permet de mieux cerner ce phénomène fondamental de la traite et de l'esclavage.
Y a-t-il, pour vous, une cohérence entre la traite et l'esclavage, la colonisation qui leur a succédé, puis le pillage néocolonial dont l'Afrique continue, aujourd'hui, de faire l'objet ?

En quoi la question de la traite négrière et de l'esclavage renvoie-t-elle à des problématiques contemporaines ?
Pourquoi avoir choisi, pour ce colloque, de croiser les regards de chercheurs de trois continents, Europe, Afrique et Amérique ?
Max-Jean Zins. Je crois que l'on ne peut pas concevoir le colonialisme sans l'esclavage. Historiquement, les deux phases sont différentes. La première phase, celle de l'esclavage, est liée aux besoins économiques européens qui se font sentir lors de l'émergence du capitalisme industriel et commercial européen. Ce système, à son origine, a besoin de l'esclavage pour accumuler des capitaux et lancer sa machine productive. La main-d'oeuvre que lui procure le continent noir est livrée par des Africains à des Européens. Mais les responsables du marché, les donneurs d'ordres sont européens. L'initiative est européenne. En contrepartie des esclaves, les Européens écoulent auprès des Africains leurs produits. Les villes c?tières européennes ne sont pas les seules à tirer profit de ce commerce des êtres humains. L'ensemble de l'Europe, à une époque, a vécu, directement ou indirectement, de l'économie esclavagiste. Pour l'Afrique, les conséquences sont évidemment catastrophiques. En vendant une partie de sa population, elle s'affaiblit. D'autre part, les produits qu'elle achète sont destinés à la consommation, et non pas à lancer une machine productive. Ce commerce de l'esclavage ruine donc l'Afrique sur le plan démographique et sur le plan économique. Si bien que lorsque démarre la seconde grande phase d'expansion du capitalisme, avec les conquêtes coloniales, les armées européennes entrent sur le continent sans difficulté. L'Afrique n'a ni les hommes ni l'économie qui auraient pu lui permettre de résister, de se défendre contre la machine européenne. Laissé exsangue par l'esclavage, le continent n'a plus les moyens de se battre. Pour ces raisons, on ne peut [url=http://www.gotprintsigns.com/monclerpascher/]doudoune moncler[/url] pas concevoir le colonialisme sans comprendre la traite.
Max-Jean Zins. Oui. Un certain nombre de pays, comme le Sénégal et le Bénin, ont des historiens de stature internationale. Le phénomène n'est [url=http://www.ilyav.com/isabelmarant.php]isabel marant sneakers[/url] pas si simple à appréhender sur le continent noir, parce qu'une partie des Africains eux-mêmes a été impliquée [url=http://www.mquin.com/parajumpers.php]doudoune parajumpers[/url] dans la traite. Mais les tabous sont peu à peu levés, et des écoles historiques se développent désormais dans ce champ.

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