nike air jordan pas cher L'Algérie ne peut plus

Les vieux locataires d'un meublé de Belleville veulent croire que la venue " Boutef' " permettra de rapiécer leur identité déchirée.

Molay, soixante ans, a bétonné la cité des 4 000 à La Courneuve. [url=http://www.rtnagel.com/airjordan.php]nike air jordan pas cher[/url] Slimane, cinquante-deux ans, a fignolé la carrosserie de la Citro?n CX. Mohamed, cinquante-huit ans, a posé des rails de la [url=http://www.mansmanifesto.com]www.mansmanifesto.com[/url] ligne 9 du métro parisien. " On n'a plus ni dents ni cheveux, mais on a b?ti la France ", rayonne Slimane. Avec une centaine d'autres immigrés, algériens comme eux, mais aussi marocains, tunisiens, et bengalis, ils s'entassent depuis plus de vingt ans dans un h?tel meublé de la rue de Belleville, à Paris. Des chambres minuscules, où ils attendent la retraite, la fin du RMI ou de leur pension invalidité pour rentrer au pays. Le linge goutte sur le poste de télévision, les murs sont lézardés, le balcon tangue. Tandis que les gérants successifs empochaient la mise, le meublé a viré au taudis.
La venue de Bouteflika ? Bien s?r, on en parle. Mais après celle de l'huissier, mandaté par le tribunal pour dresser un état des lieux, et que les locataires soup?onnent de préparer [url=http://www.1855sacramento.com/woolrich.php]woolrich parka[/url] le terrain à une expulsion. " Moi, je dis vive le président ", l?che Toumi, cinquante-huit ans. Impeccable. Parfait. Pourquoi ? [url=http://www.rathmell-arch.co.uk/hollister.html]hollister outlet[/url] " Ah bon ! Je ne peux rien dire, c'est lui qui commente. ".Slimane opine. " Zéroual était un [url=http://www.getconversational.com]hollister pas cher[/url] militaire, il ne connaissait rien à la politique. Bouteflika, c'est le meilleur président depuis Boumediene. " Tous se souviennent qu'issu du FLN, artisan de l'indépendance, Bouteflika fut premier ministre sous le régime Boumediene. " Comme tous les révolutionnaires, il a le sang chaud, ajoute Slimane. Mais en France, il faut bien se tenir. Calmos ! [url=http://www.rivaluta.it/hot/hogan.asp]outlet hogan[/url] Il faut qu'il ruse comme l'ancien roi Hassan du Maroc, qui avait l'oreille de Jacques Chirac. " Mohamed se rappelle aussi avec amertume [url=http://www.re-tek.co.uk/abercrombie.html]abercrombie uk[/url] la dernière venue d'un président algérien en France : Chadli Ben Jedid en 1983. [url=http://www.sandvikfw.net/shopuk.php]hollister sale[/url] " Il est venu et reparti sans rien faire pour nous. Bouteflika, moi je le connais. Il habitait Tlemcen, comme moi. C'est un gars intelligent, il parlera pour nous. " Kennan le responsable des locataires, écoute ces témoignages avec un oil méfiant. " Vous allez trop loin avec vos questions, monsieur le journaliste. La politique, quand on ne conna?t pas on se tait. "
Rachid l'épicier nourrit les locataires du meublé depuis treize ans. Il les conna?t par cour. " La première génération est encore marquée par le tabou du pouvoir. Elle n'arrive pas à se défaire de l'idée que l'on n'a pas le droit d'en parler, si ce n'est pour applaudir le président. Ils approuvent Bouteflika, comme ils l'ont fait avec Chadli, Zeroual [url=http://www.achbanker.com/home.php]hollister[/url] en leur temps. Ils ne s'autorisent des critiques que lorsqu'ils quittent le pouvoir. " Pour ces célibataires forcés, [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin[/url] qui ont laissé femmes, enfants et la première moitié de leur vie du c?té d'Alger ou de Sétif, le rapprochement entre les deux pays offre néanmoins l'occasion de repriser le tissu d'une mémoire éclatée. " L'Algérien, c'est quelqu'un qui a un pied ici et un là-bas, dit Rachid. Il est découpé en deux. De ce point de vue, le voyage de Bouteflika est un pas en avant. L'algérie ne peut plus vivre repliée sur elle-même en rejetant les causes de son malheur sur le colonisateur. "
Né en Algérie, mais de père marocain, Molay observe ces démêlés diplomatico-affectifs avec distance. " Les Algériens immigrés ne peuvent se passer ni de la France ni de l'Algérie, comme les montrent les navettes incessantes qu'ils font entre les deux pays. Il y a eu une panne de courant, mais le divorce entre eux n'est pas possible. " Bien s?r, la poignée de mains Chirac-Bouteflika n'apaisera pas les rancours d'un seul coup. L'ombre persistante de l'?tat-FLN et des dérives qu'il a engendrées, la poigne militaire qui muselle la société civile, n'incitent guère les Algériens à h?ter leur retour. " Si l'on pouvait user, sans contrainte, de notre droit au travail [url=http://www.davidhabchy.com]barbour sale[/url] et d'expression, on rentrerait tout de suite ", assure Rachid. Mohamed qui touche une allocation pour cause de diabète depuis dix ans, confirme avec ces mots maladroits. " Il n'y a [url=http://www.mansmanifesto.com]doudoune moncler homme[/url] pas de numéro de Sécu en Algérie ! Si le pays redémarre bien, je vais pas rester ici. " Le racisme, dont ils ont tous souffert un jour ou l'autre, n'est pas près de s'éteindre.
Pourtant, plus d'un ira retirer une place au consulat pour écouter l'allocution de son " président ". L'espoir en bandoulière.

Benjamin Barthe

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