hogan Interview de Daniel Le Scornet, président d

La jeunesse, un nouvel ?ge

Après le séminaire sur l'autonomie de la jeunesse dont il était l'instigateur, Daniel Le Scornet s'exprime sur les enjeux de [url=http://www.rivaluta.it/hot/hogan.asp]hogan[/url] la jeunesse.
Est-ce la violence qui caractérise la jeunesse ?
Daniel Le Scornet. Cette société enferme la [url=http://www.getconversational.com]hollister pas cher[/url] nouvelle génération dans la non-prise de risque. Elle lui refuse la possibilité d'accomplir ses désirs, ses rêves, d'entreprendre. D'être jeune. Les jeunes sont contraints à une vision pauvre de la société, de leur devenir et de leur développement : ils sont dans la logique de l'emploi [url=http://www.msc-sahc.org/moncler.asp]doudoune moncler pas cher[/url] à tout prix. Ces limites frustrantes qu'on pose à leurs vies, les obligent à des conduites à risques, jusqu'à l'extrême : la violence, le suicide, l'alcoolisme, la délinquance, la toxicomanie. La violence des jeunes est le sympt?me le plus fort des violences faites à la jeunesse. Ce n'est pas un épiphénomène. Les mesures prises pour réduire la [url=http://www.getconversational.com]www.getconversational.com[/url] violence par un travail pluridisciplinaire, pluriprofessionnel, avec plus de moyens, sont nécessaires. Mais il faut autre chose pour sortir de cette situation, qui pose une question plus profonde : toute une société fondée sur les rapports d'autorité est en train de sauter. Allons jusqu'au bout, inversons la logique d'une société dont la jeunesse s'appauvrit, se paupérise.
Comment sortir de cet engrenage de la violence ?
Daniel Le Scornet. La seule solution est un statut d'autonomie de la jeunesse dans son ensemble, sans se contenter de mesures ciblées pour les populations les plus précaires. Il faut penser l'universalité de la jeunesse. La jeunesse doit se penser comme telle. Nous sommes dans une révolution des ?ges, c'est le phénomène le plus important de notre société. Tous les ?ges sont remis en jeu et appara?t un nouvel ?ge : la jeunesse. On s'imagine qu'elle a toujours existé, que c'est simplement aujourd'hui un peu plus long et un peu plus dur, à cause de la crise économique et sociale, et qu'il suffirait de quelques ajustements. Ce raisonnement est une impasse. Aujourd'hui, la jeunesse est un ?ge à vivre pour lui-même. [url=http://www.re-tek.co.uk/abercrombie.html]abercrombie and fitch[/url] Intégrer cette idée pour la jeunesse peut redonner une jeunesse aux ?ges les plus élevés. L'autonomie de la jeunesse repose, par exemple, la problématique de l'autonomie des personnes ?gées. Si on pense que chaque ?ge est à vivre pour lui-même, qu'à tous les ?ges les parcours, les aptitudes, sont modifiables, qu'il y a toujours des nouveaux possibles à jouer, la dépendance des personnes ?gées s'envisage de fa?on différente. Malheureusement, notre société paternaliste entretient cette vieille idée : en baver quand on est jeune, c'est formateur. Cette vision est sacrificielle. On sacrifie les jeunes, y compris en considérant qu'ils pourraient vivre avec des minima de consommation ou d'indépendance. Autoriser leur pleine autonomie implique des ressources nouvelles. Pour les tenants du travail comme unique solution, le plein-emploi suffirait à donner son autonomie à la jeunesse, et à réduire sa violence. Mais est-ce que ces problèmes anthropologiquement nouveaux sont solubles dans le plein-emploi ? Je ne crois pas. Je suis plus que réservé sur l'insertion par le travail, l'emploi à tout prix et à n'importe quel prix. Cette injonction à l'insertion s'adresse de manière encore plus pressante aux plus pauvres, aux plus précaires. Plus vous êtes précaires, plus vous devez faire le deuil de tous les possibles. La jeunesse porte l'aspiration à la mobilité. Ne pas [url=http://www.achbanker.com/home.php]hollister pas cher[/url] se faire avoir par la société, ne pas se laisser enfermer dans un boulot prédéterminé à vie. Une branche jeunesse de la Sécurité sociale mettrait en sécurité la mobilité de la jeunesse. Cela donnerait une nouvelle jeunesse à la Sécurité sociale et à ses concepts, qui en ont besoin : la voie serait ouverte à une Sécurité sociale qui ne serve pas seulement à l'indemnisation a posteriori du risque, mais qui agisse sur le risque.
Concrètement, qu'est-ce que cela implique ?
Daniel Le Scornet. Il s'agira d'avoir les prestations nécessaires. Prenons la vieillesse comme exemple. La vieillesse n'existait pas. Son invention a débouché sur la création - [url=http://www.rivaluta.it/css/moncler.html]moncler sito ufficiale[/url] pas aboutie - de la branche vieillesse de la Sécurité sociale. Une branche jeunesse de la Sécurité sociale a quelque chose à voir avec cela. Ce qui ne signifie pas un ghetto jeune. Le ghetto, c'est actuellement. Les jeunes sont la seule catégorie d'?ge qui se situe hors du droit commun. C'est la seule classe d'?ge qui n'a pas de protection sociale directe, en son entier. Qu'est-ce [url=http://www.vivid-host.com/barbour.htm]barbour outlet[/url] qui peut motiver cela, au regard des droits de l'homme et de la personne ? Qu'est-ce qui justifie qu'une personne majeure doive vivre en situation de dépendance absolue par rapport à sa famille, aux aides parcimonieuse de l'?tat qui conduisent à la pauvreté ? Tout cela met en cause l'intégrité mentale et physique de la personne qui, pour survivre, est contrainte d'accepter n'importe quel boulot, dans n'importe quelle condition, ce qui dévalorise le travail. L'insertion par l'emploi dans ces conditions-là est le pire pour l'emploi.
Votre proposition ne risque-t-elle pas d'institutionnaliser la précarité ? Ne faut-il pas commencer par repenser le travail ?
Daniel Le Scornet. Le travail n'est pas la seule valorisation de soi. Je ne suis pas un religieux du travail. Autant je pense que le travail doit gagner en qualité, autant je pense que les périodes hors travail sont décisives pour le devenir du travail. Elles permettent de le repenser le travail, elles doivent donc être revalorisées. Ce qui implique une protection sociale qui prenne en compte la diversité des ?ges, des risques, des situations, pour favoriser le développement de l'individu. Tous les moments de vie doivent être aussi importants les uns que les autres. Aujourd'hui, la Sécurité sociale est encore vue comme un lieu d'assistance dont les gens se satisferaient. Cela ne s'est jamais [url=http://www.vivid-host.com/barbour.htm]barbour sale[/url] vu, que les gens se satisfassent de prestations ! Ce n'est pas la branche jeunesse de la Sécurité sociale qui empêchera les jeunes d'avoir envie de gagner plus d'argent, de se promouvoir, et même de sortir de la branche jeunesse. C'est [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin pas cher[/url] pour leur permettre d'être en sécurité sociale, sanitaire, psychique, qu'existera cette branche jeunesse.
Une branche jeunesse ne conduirait-elle pas à laisser aux jeunes un petit bout de pouvoir sur un petit bout de société ?
Daniel Le Scornet. À mon avis, nous ne sommes plus dans une société où une génération pousse l'autre pour accéder au pouvoir. Moi, je n'ai pas envie de laisser la place aux jeunes. Chaque génération doit aller au bout de sa vie, en pesant sur la société. La démocratie est que chacun compte pour un, quel que soit son ?ge. Pourtant, quel est le pouvoir aujourd'hui des personnes [url=http://www.achbanker.com/home.php]hollister france[/url] ?gées ? Donner du pouvoir à une classe d'?ge discriminée ne doit pas en retirer aux autres. La démocratie consiste d'abord à gérer ses propres affaires. Il est ahurissant que ma génération ait le pouvoir [url=http://www.mansmanifesto.com]doudoune moncler[/url] de gérer la jeunesse. Un partage de pouvoir réel est nécessaire. Pour réfléchir aux hypothèses possibles, je propose un vrai sommet de la jeunesse. Cette société est tellement complexe que concevoir de nouvelles institutions, qui dotent la société de multiples lieux de la démocratie universelle, est indispensable, en premier lieu pour la jeunesse. Au politique de penser de nouvelles institutions complexes, plut?t que de se dire qu'il va réussir à gérer la société complexe.
Propos recueillis
par Anne-Sophie Stamane
et Stéphane Sahuc
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