air jordan pas cher Le David de Stavropol Hu

Le biographe poursuit toujours un art difficile. Quand il s'attaque à un contemporain vivant, c'est un défi. Andre? Gratchev le relève en publiant aux ?ditions du Rocher le Mystère Gorbatchev (1). Et, il faut en convenir, le pari est gagné. Pour notre nécessaire édification, d'abord : dix ans après la disparition de l'Union des républiques socialistes soviétiques, qui marqua, aussi, la fin de l'expérience connue sous le nom de [url=http://www.jordanpascherofficiel.com]air jordan pas cher[/url] " perestro?ka ", ce [url=http://www.maximoupgrade.com/hot.php]hollister[/url] livre de 375 pages débrouille les enjeux de cette " révolution dans la révolution ", ultime tentative de réformer de l'intérieur un système qui tint en haleine le monde tout au long du XXe siècle par l'espoir qu'il fit na?tre, les peurs qu'il inspira et l'hostilité qu'il rencontra.
Pour notre plaisir aussi, celui de la lecture : le livre d'Andre? Gratchev se lit comme un roman. Un roman russe, forcément, où l'on retrouve à la fois Tolsto? - épopée collective fourmillant de personnages - ; Tchékhov - portraits intimistes, pudiques amours et nostalgies douces-amères - et Grossman, [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin pas cher[/url] enfin, dans ce sous-titre inspiré : la Terre et le Destin (2), pour le duel formidable entre la politique et l'histoire, entre la solitude de l'?me et la promiscuité qu'engendre la bataille de la vie.
Le destin de Mikha?l Sergue?evitch Gorbatchev se prêtait à l'exercice : naissance dans une famille paysanne du sud de la Russie, à Stavropol, aux confins du Caucase ; des grands-parents, parents et beaux-parents, plus tard, confrontés à la collectivisation forcée et à la répression stalinienne dans les années trente (il en prendra conscience assez tardivement) ; les études universitaires brillantes mais pour lesquelles il fallait consentir à des conditions de vie plus que [url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]peuterey outlet[/url] modestes ; la rencontre avec Ra?ssa, le grand amour, la compagne, la " secrétaire de la cellule de [url=http://www.thehygienerevolution.com/barbour.php]barbour paris[/url] la famille ", la " ministre des Affaires étrangères " ou, simplement, affectueusement " Zakharka " (3) ; la carrière d'apparatchik, plus subie que choisie ; et puis le grand bond : Moscou et la " Vieille Place ", le quartier du " Tsé K " - le Comité central -, le " parrainage " de Youri Andropov, patron éclairé du KGB avant d'être, moins de la moitié d'un quinquennat, celui [url=http://www.rtnagel.com/airjordan.php]nike air jordan pas cher[/url] du Parti, grand amateur de jazz et ami du réformateur hongrois Janos Kadar, comme son protégé fut celui du Tchèque Zdenek Mlynar, fidèle jusqu'au bout, même après que les chars soviétiques aient eu raison du " printemps de Prague ". C'est, précisément, à cette époque soixante-huitarde (4) [url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]peuterey[/url] que pensa Gorbatchev quand, après sa désignation à la tête du PCUS (mars 1985), il lan?a, un an plus tard, sa " perestro?ka " (5) : elle [url=http://www.getconversational.com]hollister pas cher[/url] vient " vingt ans trop tard ", confia-t-il à des proches...
Prescience ou sorte de prémonition, comme celle qui fait craindre la guerre aux babouchki, les étés où la générosité des récoltes de champignons leur rappelle celle de juin 1941 ? Deux événements, en tout cas, hantaient Mikha?l Gorbatchev : la tentative d'Alexandre Dubcek de donner un " visage humain " au socialisme et le limogeage de Nikita Khrouchtchev en 1964 (6). Le " David de Stavropol ", pour reprendre l'expression d'Andre? Gratchev, sut, quand il comprit qu'il fallait autre chose qu'une [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin[/url] opération cosmétique pour sauver l'URSS du désordre, qu'il lui faudrait affronter le " Goliath " de la bureaucratie, la nomenklatura, mélange disparate d'authentiques communistes, tournant en rond cependant dans le nirvana d'une idéologie rassise et de non moins authentiques carriéristes dont le cynisme, les intérêts et l'appétit de pouvoir allaient vite se manifester.
Andre? Gratchev - qui fut le dernier porte-parole du premier et dernier président de l'URSS (ao?t-décembre 1991) - [url=http://www.thehygienerevolution.com/barbour.php]barbour[/url] éclaire avec précision les coulisses, comme la scène de cette étrange pièce qui souleva des applaudissements parmi les " ennemis " et fut l'objet, dans les derniers actes, de quolibets parmi les " amis ". Observateur privilégié, il en fut aussi l'un des acteurs. Le premier n'éclipse pas le second. C'est notre chance, car rien n'est moins ennuyeux que la neutralité qu'elle soit feinte ou non. Ainsi, nous pousse-t-il au cour de la contradiction. Celle de son " héros " que l'art volontaire du compromis, la recherche d'impossibles consensus conduiront à de fatales erreurs ; celle de la société et de la classe dirigeante soviétique, soudainement sujets de la politique alors qu'elles n'en étaient plus, depuis les années trente, que l'objet ; celle d'un communisme dont la survie dépend de la démocratie mais qui périt par elle... Enfin, le paradoxe magistral de la fin. D'un c?té, l'échec du putsch d'ao?t 1991, gr?ce à la mobilisation de la rue et à la présence d'un adversaire, Boris Eltsine, qui, en d'autres temps, e?t été écarté de la vie politique ; de l'autre, l'implosion de l'URSS, l'échec de la tentative de réforme du " socialisme réel ", la fin du soviétisme et la démission de Mikha?l Gorbatchev, le 25 décembre. Comme un dernier clin d'oil à Hegel : la négation [url=http://www.achbanker.com/home.php]hollister france[/url] de la négation.
Dans un livre qui para?t également ces jours-ci en France - un long entretien avec le philosophe japonais Daisaku Ikeda (7) -, Gorbatchev souligne la persistance de ce qu'il appelle " l'idée socialiste " et qui s'incarne aujourd'hui, selon lui dans la " social-démocratie ", concept qu'il tire moins de l'expérience occidentale que de l'histoire propre du socialisme russe. " Je crois, déclare-t-il, qu'une approche plus équilibrée de l'expérience du socialisme réel et de l'idée socialiste prédomine actuellement. (...) L'anticommunisme, qui était à la mode en 1991 (à l'Est - NDLR), est maintenant per?u comme un signe de mauvais go?t ou de myopie politique. La population dans son ensemble garde une attitude positive à l'égard des véritables conquêtes sociales de l'époque soviétique. (...) L'heure semble arrivée pour une approche plus sérieuse et réfléchie de l'histoire de l'URSS et des valeurs vénérées par plusieurs générations de Soviétiques ".
L'optimisme de Gorbatchev demeure une part de son " mystère ".
Bernard Frederick

1). Le Mystère Gorbatchev - la Terre et le Destin, ?ditions du Rocher, traduit du russe par Galia Ackerman et Pierre Lorrain. Paris 2001. 144,31 F (22 euros).
2). Allusion au titre du roman de Vassili Grossman Vie et Destin.
3). Figure de jeune femme d'une toile du peintre Venetsianov.
4). L'intervention soviétique qui mit fin à l'expérience Dubcek [url=http://www.vivid-host.com/barbour.htm]barbour uk outlet[/url] se déroula le 21 ao?t 1968.
5). Le terme fut traduit en fran?ais par " restructuration " ou " refonte ".
6). Secrétaire général du PCUS (1956-1964), Nikita Khrouchtchev dénon?a le " culte de la personnalité " de Staline. Il fut évincé lors d'une séance du Bureau politique alors qu'il se trouvait en vacances.
7). Mikha?l Gorbatchev-Daisaku Ikeda, dialogue pour la paix, ?ditions du Rocher, traduit du russe par Galia Ackerman et Pierre Lorrain. Paris 2001. 239 pages, 145 F (22,11 euros).

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